Présentation
Processus
Faux-bal II
Résumé
Barbe-Bleue, l’opéra de l’homme amer est la forme que prend le parcours psychique, les états de conscience et les actes d’un homme se trouvant dans la terrible situation de se connaître lui-même et dans l’incapacité d’accéder à cette connaissance.
« Le fait social, dit Frederic Jameson, peut-être observé de l’extérieur ; comme une superficie qui est perçue, d’une certaine manière, par un Autre, que jamais nous ne verrons.Il peut aussi être retracé comme un crime dont nous accumulons les pistes sans savoir que nous formons les parties et les organes de cette monstruosité zoologique qui se déplace et s’agite monstrueusement. »
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Dans le premier volet du diptyque, Chant de la tête arrachée, les spectateurs-enquêteurs pistent les empreintes et les traces pour progressivement s’apercevoir qu’ils marchent sur le cadavre qu’ils cartographient. Dans Barbe-Bleue, l’enquêteur est amené au seuil d’une reconstitution.
Le surnom de Barbe-Bleue fut donné tour à tour à Gilles de Rais, compagnon d’armes de jeanne d’Arc, à Henri VIII, ou encore à Landru « le Barbe-Bleue de Gambais ». Ce nom de Barbe-Bleue évoque pour beaucoup le mythe du seigneur qui tue chacune de ses femmes successives. Cette figure mythique est considérée ici comme « une structure » vide, une Force qui s’actualise à chaque fois que la société a besoin de donner un nom reconnu à une situation horrifiante, pour pouvoir la supporter. Le mythe est perçu comme la mise en action d’un mécanisme très efficace de conservation et de compréhension de l’expérience du monstrueux dans la culture populaire, un mode de représentation symbolique « tolérable » de l’expérience du mal. Nous sommes ici invités à oublier le conte sous sa forme narrative moralisatrice pour conserver du personnage l’image d’un homme qui part à la recherche de la connaissance de lui-même. Cette connaissance passant, aussi, par le crime. Dans sa quête d’idéal, de même que Don Quichotte est aidé de Sancho, Barbe-Bleue est aidé par une femme, Judith. Elle est le vecteur amoureux de cette volonté de parcourir ce chemin de connaissance de soi, un chemin qui les fera basculer dans la folie. Un cas de folie à deux. Mais s’agit-il d’une folie partagée ou d’une folie libératoire ? Cette quête intransigeante, par un homme n’ayant pas les armes pour soutenir cette « terrifiante bataille », par un homme qui ne comprend pas que cette connaissance ne s’achève pas dans une vie, engendre des monstres, tels ceux qu’engendrent les « rêves de la raison ». Royds Fuentes-Imbert
« L’amour est fort comme la mort » Cantique des cantiques
« l’incitation est la plus grande oppression » Hoÿwiri
Distribution
Avec : Michaël Hallouin et Marie Lamachère
Scénographie : Michaël Viala
Lumières : Hervé Duvel
Régie : Guillaume Pincemin
Administration : Laurent Camarasa
Production
Production : Interstices
Co-production : Théâtre de l’Université Paul Valéry – La Vignette
Avec le soutien du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, de Réseau en scène LR, de la Communauté d’Agglomération de Montpellier.
Remerciements : Centre Chorégraphique National de Montpellier et Centre Dramatique National des 13 Vents.
Le texte a été écrit avec une bourse d’encouragements de la DMDTS