Présentation

Processus

Paysage sous surveillance

Résumé

« (…) Les textes doivent devenir une réalité qui ne se contente pas de représenter mais permette d’approcher la nostalgie ou l’intuition d’un autre possible . »

« (…) une possibilité : utiliser le théâtre pour de tout petits groupes (pour les masses, il n’existe déjà plus depuis très longtemps), afin de produire des espaces d’imagination, des lieux de liberté pour l’imagination. »

Heiner Müller, Fautes d’impression.

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Ici, pas d’espace préalable, magiquement neutre, vide et silencieux, dans lequel ce qui se passe s’appelle « Théâtre » en vertu de ce retrait depuis quelque chose de plus complexe, bruyant et plein : « le monde », « la vie »… qu’on retrouverait ou reconnaîtrait là, dans ce lieu, magnifiés, augmentés, et enfin rendu compréhensibles. L’espace est déjà rempli. Rempli d’histoires. Histoire de ce qui s’est fait … se fait.

L’acteur peut, s’il veut, continuer de mesurer la situation à l’aune d’a priori sur les situations, et nous faire l’étalage de sa science des intentions qui donnent aux actes des mobiles… Ou bien, L’acteur peut tenter d’approcher quelque chose d’un « autre possible ». Même s’il est difficile, maintenant, d’être « innocemment » utopiste. L’acteur manifeste la possibilité ou l’impossibilité, ou la possible impossibilité du choix de l’action. Sur scène — les conséquences s’assumeront dans l’ordre de la fiction — il expérimente et éprouve des lignes de forces autres que celles que dessinent les savoirs préalables sur le sens de l’action. L’acteur a, avec lui : UN TEXTE ; manière d’entrer en dialogues [Texte clôt, déjà écrit. Pas d’évidence dans les mots. Rappel que les mots existent, (maintenant !!!) avant la bouche pour les dire] DES « CHOSES » ; matière animée, liquide, rocheuse, plastique, colorée, transparente, morte, lumineuse… Parole et objets dont il vérifie l’usage, l’usure, AU CONTACT, et DANS LE TEMPS.

Je ne mets pas en scène un texte, ni un spectacle, mais un dialogue d’acteurs à acteurs. L’acteur fait un geste; son acte révèle un monde. Face à lui un autre acteur, dévoilant un autre monde, lui répond. Le sens prend dans l’ECART des questions et des réponses qui s’entrecroisent. CO-PRESENCES DANS UNE DUREE AVEC PAROLES ET SILENCES.

Heiner Müller, dans Paysage sous surveillance, fait retour sur une catastrophe et sur une utopie. ça parle de l’Histoire; et pose l’hypothèse d’un lieu pour un état des lieux – le théâtre ? Mais sa pièce rend impossible la simple quête de repères historiques. L’histoire n’est pas une citation ! Et c’est précisément cela qui est intéressant et marque l’ENJEU, à un moment de l’histoire des représentations où la référence à la révolution (via des personnages stéréotypés de Danton, Che Guevara, Zapata voire Gandhi, ou via des symboles) sert d’argument publicitaire au commerce sur le Net. Ici, pas de personnages qui tiennent leur rôle dans le drame. Impossible de faire semblant d’y être, d’en être, sur une scène qui exhiberait les prophéties et les écueils, enfin compris, des « entreprises » révolutionnaires. Impossible de tenir longtemps la position d’une extériorité objective ou d’une subjectivité qui se suffirait de sa perception de l’événement.

Ici, maintenant, ça part de la « description d’une image » (Bildbeschreibung, le titre allemand de la pièce). VOIR ce qui a lieu, SAVOIR ce qui a eu lieu, PREVOIR ce qui aura lieu… chaque effort de l’entendement supporte d’avoir à en passer par l’image et sa construction (symbolique, allégorique, métaphorique… idéologique…). C’est donc le REGARD qui doit opérer sa métamorphose: du plan (extérieur) arrêt sur image, au plan (intérieur) mobile (proche des errances du rêve), vers un autre possible…

Œil sans innocence ni « pré-science », Pensée développant son mouvement sans plus de certitude d’une diffraction que d’un centre légitime, Actes vérifiant le champ des évidences d’une expérience commune, et vérifiant l’ERREUR, l’IMPASSE et l’OUBLI.

Marie Lamachère

Distribution

Version 1 :

Texte : Heiner Müller (traduction de Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret)
Mise en scène : Marie Lamachère
Avec : Diénaba Dia et Emmanuelle Lamachère
Accessoires et décors : Emmanuelle Lamachère
Photographe : Samuelle Hall

Version 2 :

Texte : Heiner Müller (traduction de Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret)
Mise en scène : Marie Lamachère
Avec : Emmanuelle Lamachère et Nathalie Nambot
Scénographie : Marie Lamachère
Accessoires et construction : Emmanuelle Lamachère
Son : Olivier Derousseau
Lumières et régie : Gilbert Guillaumond
Stagiaire technique : Valentin Valles

Version filmée :

Texte : Heiner Müller (traduction de Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret)
Mise en scène : Marie Lamachère
Conception et Réalisation collective des plans-séquences : Olivier Derousseau, Diénaba Dia, Gilbert Guillaumond, Emmanuelle Lamachère, Marie Lamachère, Marianne Leconte, Nathalie Nambot.
Avec : Diénaba Dia, Emmanuelle Lamachère, Marianne Leconte, Nathalie Nambot.
Scripte : Marianne Leconte
Technique son et image : Olivier Derousseau, Gilbert Guillaumond, 1&1.
Accessoires, construction, intendance des repas : Emmanuelle Lamachère

 

Production

Production : /NTERST/CES

Avec le soutien de la DRAC Languedoc-Roussillon, du Conseil Général de l’Hérault, de l’Agglomération de Montpellier, de la Mairie de Montpellier, de Pass’ Culture CROUS.

Remerciements : au Cinéma Le Royal, au Théâtre du Hangar, à 1&1, à la promotion 2003 du DESS de Nanterre-Amandiers, aux participants de l’atelier Pièces-Poèmes.

 

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