Présentation

Processus

Faux-bal I

Résumé

CHANT DE LA TÊTE ARRACHÉE
Une histoire de fantômes. Celle d’une jeune femme qui explose le jour de son mariage.

Épreuve photographique de cet attentat endimanché : le mari, médecin légiste de son état, tenant dans sa main gauche la tête arrachée de sa jeune épouse (à ses pieds, la chienne renifleuse). L’histoire nous est racontée par la mariée kamikaze et son fantôme, avant, pendant et après l’explosion, ou par elle-même sous la langue de la chienne renifleuse, ou par elle-même dans l’œil du médecin légiste sur les lieux du drame. Elle joue, elle raconte les événements, elle se voit raconter, elle se raconte. Perspectives et souvenirs s’entremêlent. Le mariage a vraiment lieu. La mariée est le gâteau et la bombe, le mariage est l’assaut, le mari la victime, l’amant la mèche, l’amour la mécanique. Des raisons ? Il n’y en a pas. Une fois la mèche allumée peu importe l’allumeur, une fois la flèche lancée qui demande l’archer ?

Lire la suite

Chant de la tête arrachée est le premier volet d’un diptyque théâtral en cours de réalisation. Ce diptyque, intitulé Faux Bals, a débuté par une recherche dramaturgique autour de concepts développés par Walter Benjamin dans des textes comme Thèses sur le concept d’Histoire, Critique de la violence ou Le Conteur. Il s’agit d’une exploration théâtrale du vécu multiple d’une « expérience », ce moment ponctuel et discontinu, vécu avec une intensité inhabituelle, qui perce et modifie le cours du temps présent et qui est la matière même de l’histoire humaine, de l’Histoire en général, mais aussi du flux d’une vie. De cette première phase de création est né Chant de la tête arrachée, pièce conçue pour se jouer en duo et solo.

 

EXTRAIT DE TEXTE

« La Mariée est à la fenêtre, dehors l’orage, derrière la vitre le cillement muet des gyrophares. Poussière tombant sous l’orage, aveuglement, confettis des corps emportés par les eaux, vaisselle en carton poudrée de sang qui ramollit. La chienne s’embobine sous la main baroque en caresses du Médecin Légiste, du spécialiste des événements. Douce semble la vie du Spécialiste sous l’orage ! Sa vie, ce jardin informel qui lui offre une garantie hors du regard de la Tête mouillée, qui pend de sa main gauche, la main droite reposant sur la manifestation humide et joyeuse qui est, elle-même, à la fois, chienne renifleuse et main. Les yeux vitrés de la chienne brouillent l’image du Médecin dans le jardin sous l’orage… Dans ce même jardin, autrefois, au ralenti, courrait la chienne. Le jardin, aujourd’hui, se cambre telle l’échine voûtée de l’animal qui cède à la pluie sous la caresse de la main qui est elle-même, à la fois, et main et chienne… Les arbrisseaux se courbant, eux aussi, d’un vent chaud. Le souvenir du goût des oranges du jardin se brise sur la langue du Spécialiste des événements en flots successifs. De l’autre côté de la rue, une procession avance. La Mariée se montre à la fenêtre. La chienne aboie. Le Christ sûrement saigne. »

 

Distribution

Faux Bal I – Chant de la tête arrachée
Texte : Royds Fuentes-Imbert
Mise en scène : Royds Fuentes-Imbert et Marie Lamachère
Avec : Marie Lamachère (version solo)
Avec : Emmanuelle Lamachère et Marie Lamachère (version duo)
Préparation au jeu : Antonia Mercédes Fernandez Vergara
Composition musicale, travail vocal : Frédéric Maintenant
Lumières, régie : Guillaume Pincemin
Stagiaires : Thierry Ganivenq, Juan Ley Vega
Administration : Laurent Camarasa

 

Production

Production : /NTERST/CES

Avec le soutien de la DRAC Languedoc-Roussillon, la Ville de Montpellier, la Communauté d’agglomération de Montpellier, le Conseil des Arts et des Lettres du Québec, l’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse.

Remerciements : CNES Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, l’Odéon Théâtre de Nîmes, Théâtre du Hangar, Théâtre Jacques Coeur, Théâtre Jean Vilar, RamDam, Espace Go (Montréal), Théâtre de l’université Paul Valéry La Vignette

Remerciements particuliers à la société canadienne Corporatek, à Hani Fanous, à Nina Marinov et à Virginie Lacroix

Le texte a été écrit en résidence au Centre National des Écritures du Spectacle, à La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, grâce à une bourse du Conseil des Arts et des Lettres du Québec.

Texte publié aux Éditions L’Entretemps – site Editions L’Entretemps

 

No results found.